Maladies neurodégénératives

 

En France comme à l’international, les maladies neurodégénératives constituent un défi pour le système de santé et la politique de recherche. Aujourd’hui dans notre pays, près de 900 000 personnes sont touchées par la maladie d’Alzheimer ou une maladie apparentée.

Chaque année, 225 000 personnes sont nouvellement atteintes. La région Hauts-de-France est particulièrement affectée avec 18% des plus de 75 ans souffrant de cette maladie.

Alzheimer

Qu’est-ce que la maladie d’Alzheimer ?

La maladie d’Alzheimer est une affection neuro-dégénérative, qui entraîne une destruction progressive de l’ensemble des neurones du cerveau. Elle peut aller jusqu’ à la démence : un syndrome pour lequel on observe une dégradation de la mémoire, du raisonnement, du comportement et de l’aptitude à réaliser les activités quotidiennes. On compte 47,5 millions de personnes atteintes de démence dans le monde et 7,7 millions de nouveaux cas sont détectés chaque année selon l’OMS. La maladie d’Alzheimer est la cause la plus courante de démence et serait à l’origine de 60 à 70 % des cas.

Les deux lésions principales qui provoquent la mort des cellules nerveuses sont :

  • Les plaques amyloïdes ou ” plaques séniles “. Il s’agit du dépôt, situé en dehors des neurones, de la protéine β-amyloïde.
  • Les neurofibrilles, qui sont des filaments anormaux résultant de l’agrégation de la protéine tau, à l’intérieur même des neurones.

La recherche sur la maladie d’Alzheimer à l’Institut Pasteur de Lille

Une unité dédiée, s’intéresse à la lutte contre les maladies liées au vieillissement, au premier rang desquelles les maladies neurodégénératives. Le Pr Philippe Amouyel coordonne le laboratoire d’excellence (LabEx) Distalz, dédié à la maladie d’Alzheimer. Comprendre la susceptibilité génétique à la maladie d’Alzheimer pour mieux la combattre, tel est le but de cette équipe.

Les équipes de l’Institut, cherchent notamment à déterminer comment des facteurs génétiques sont impliqués dans le processus de développement de cette pathologie. Effectivement, ces facteurs génétiques sont loin d’avoir été tous mis en évidence. Afin de les caractériser, l’équipe a notamment entrepris, dans le cadre d’un projet de recherche européen EADB (European Alzheimer DNA Biobank), de comparer l’ADN de 35000 personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer à 40000 personnes non-malades dans le but de mettre en évidence d’autres déterminants génétiques.

À moyen terme, le résultat de ces études permettra de comprendre le développement de la maladie. À long terme, ces travaux devraient faciliter le développement de traitements pour corriger les défauts induits par ces déterminants génétiques et à l’origine de la maladie. “Ces recherches doivent nous permettre de comprendre pourquoi certains développent plus fréquemment que d’autres la maladie afin de pouvoir proposer des traitements bloquant les facteurs déclencheurs et/ou renforçant les facteurs protecteurs.” précise le Pr Philippe Amouyel.

Les équipes de recherche

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Les chercheurs se battent sans relâche contre la maladie d’Alzheimer, et je sais que des milliers de personnes atteintes de ce fléau comptent sur le travail de mon équipe. Grâce à une meilleure compréhension de la maladie, nous déployons actuellement des stratégies innovantes à travers une équipe d’experts pluridisciplinaires pour redonner espoir aux malades et à leurs proches. Ces avancées majeures ne sont possibles que grâce à vos dons, alors MERCI pour cet espoir que vous concrétisez un peu plus chaque jour.

Dr Jean-Charles Lambert

Directeur de recherche à l'Institut Pasteur de Lille

Facteurs de risque

Hormis les très rares formes héréditaires monogénétiques, le plus important facteur est l’avancée en âge. Les femmes sont 1,5 à deux fois plus touchées que les hommes. La prévalence de la maladie d’Alzheimer est de 0,5 % avant 65 ans et atteint 15 % à 80 ans.

Des discutions sont en cours, sur l’implication des causes cardiovasculaires à l’origine d’une mauvaise oxygénation du cerveau et des causes environnementales, telles que l’exposition à l’aluminium et aux solvants organiques, mais cela reste discuté. Il peut exister des prédispositions génétiques, suspectées devant l’existence d’antécédents familiaux de la maladie.

Les symptômes

Quand les symptômes apparaissent, la maladie est déjà insidieusement installée depuis de nombreuses années, car le cerveau humain arrive à compenser un temps les pertes neuronales engendrées. Les symptômes vont gêner la vie quotidienne des patients mais ne sont pas spécifiques de la maladie d’Alzheimer.

Les symptômes les plus fréquents sont : pertes de mémoire (surtout souvenirs récents), difficultés à accomplir les tâches quotidiennes, problèmes de langage (impossibilité de retrouver les mots du langage courant ou confusion entre les mots), désorientation spatio-temporelle, pertes d’objets ou des déplacements insolites, altération du jugement, modification du comportement, un changement de personnalité, perte de motivation (y compris pour les activités favorites).

Prévention

Il faut d’abord prévenir les risques cardio-vasculaires, en contrôlant toute hypertension artérielle et le risque d’athérosclérose (cholestérol…). Cela va de pair avec une alimentation équilibrée, ni trop grasse, trop sucrée, trop salée, de type régime méditerranéen. Les oméga3 et les antioxydants pourraient avoir un effet bénéfique. Les personnes qui consomment du poisson 2-3 fois par semaine seraient moins touchées par le déclin des fonctions cognitives. Quant aux antioxydants et aux dérivés xanthiques contenus dans le café et le thé vert, ils ralentiraient la détérioration de la mémoire.

L’entraînement cérébral 

L’entraînement cérébral pourrait ralentir l’apparition et les effets de la maladie. Outre la lecture, le sudoku ou les mots croisés, on peut citer le jardinage, le bricolage et les voyages qui obligent à une projection dans le temps et à une activité en fonction de la météo.

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