Le Paludisme

 

Le paludisme (ou malaria) est une maladie due à l’envahissement des globules rouges par des parasites appartenant au genre Plasmodium. C’est la première endémie parasitaire mondiale.

C’est une pathologie qui concerne le voyageur puisque plusieurs milliers de cas sont répertoriés chaque en France chez des sujets qui rentrent d’un séjour en zone d’endémie. Il y a essentiellement, 4 espèces qui infectent l’Homme :

  • Plasmodium falciparum, la plus fréquemment rencontrée et, qui plus est, peut provoquer une forme mortelle
  • Plasmodium vivax, largement répandue mais qui ne donne pas de forme mortelle
  • Plasmodium ovale et Plasmodium malariae qui sont les moins rencontrées.

Les parasites, quelle que soit l’espèce, sont inoculés à l’homme par des moustiques qui appartiennent au genre Anopheles.

Symptômes du Paludisme

Le paludisme chez les voyageurs est souvent un paludisme de primo-invasion (paludisme contracté pour la première fois). On ne rencontre pas chez eux les formes tardives ou chroniques de la maladie.

Le paludisme de primo-invasion se manifeste quelques jours après la piqûre infectante de l’anophèle infecté (souvent moins de 12 jours pour P. falciparum ; en général plus de 15 jours pour les 3 autres espèces). Le tableau clinique est très trompeur car, à ce stade, la fièvre est irrégulière (elle n’est pas rythmée comme dans les accès palustres typiques). Cette fièvre s’accompagne souvent de troubles digestifs (douleurs abdominales, nausées, vomissements) qui font penser à un embarras gastrique fébrile. A ces symptômes s’ajoutent souvent des céphalées et des douleurs musculaires (myalgies). Dans la mesure où (1), il faut pouvoir détecter rapidement la survenue d’un paludisme en raison, dans certains cas, du risque vital (voir ci-dessous) et (2), le diagnostic est difficile, les médecins ont l’habitude de dire « toute fièvre survenant chez un patient, au cours ou au retour d’un pays où le paludisme est endémique, doit faire rechercher un paludisme ». La preuve sera apportée de manière formelle par les examens de laboratoire (recherche du parasite dans le sang, mise en évidence d’antigènes circulants). Ce n’est que plus tardivement qu’apparaîtront les accès thermiques survenant à un rythme régulier toutes les 48 heures (fièvre tierce) dans les infections à P. falciparum, P. vivax ou P. ovale et 72 heures (fièvre quarte) dans celles à P. malariae.

Quel que soit le type de la fièvre (tierce ou quarte), chaque accès fébrile a un déroulement à peu près semblable en 3 phases : frissons, chaleur, sueurs. P. falciparum se distingue cependant des 3 autres espèces par le fait que la maladie peut évoluer vers des formes graves (on parle alors de paludisme pernicieux, cérébral ou malin) avec risque vital. Les 3 autres espèces ne provoquent que formes dites « bénignes ».

Traitement et prévention

Traitement :

Plasmodium falciparum devient peu à peu résistant aux médicaments (antipaludéens) alors que les 3 autres espèces restent sensibles (à quelques exceptions près) à ces médicaments et, en particulier, à la chloroquine qui est le médicament qui a été le plus utilisé pour lutter contre le paludisme.

De nombreux médicaments sont actifs sur Plasmodium. Les indications thérapeutiques varient surtout en fonction de l’espèce parasitaire en cause.

Prévention :

Aucun vaccin n’est actuellement disponible pour se protéger. Pour se protéger du paludisme il faut, conjointement :

  1. Eviter les piqûres des moustiques.
  2. Prendre des médicaments à petite dose (chimioprophylaxie) en sachant que les médicaments sont conseillés en fonction du type de parasite qui sévit dans la zone visitée. La délivrance des produits nécessite cependant une prescription médicale car il existe des contre-indications à la prise de ces produits. Le choix d’une chimioprophylaxie doit également tenir compte du type du voyage (un homme d’affaire n’est probablement pas soumis au même risque qu’un baroudeur) ; de la durée du séjour (un court séjour de 3 ou 4 jours peut ne pas nécessiter la même chimioprophylaxie qu’un séjour de 3 semaines ou, a fortiori, qu’un long séjour de plus de 6 mois). Les doses des médicaments sont adaptées en fonction du poids. Les médicaments utilisés en chimioprophylaxie ne peuvent être délivrés que sur ordonnance médicale ; donc après consultation d’un médecin.

Soulignons enfin, qu’aucune chimioprophylaxie, même bien adaptée, même correctement suivie, n’est efficace à 100%. Les recommandations de chimioprophylaxie sont présentées, dans notre site, en fonction des pays, régions et zones visitées.

 

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