La Fièvre jaune

 

La Fièvre jaune est une fièvre hémorragique due au virus amaril qui sévit en Amérique du sud et en Afrique. Elle est transmise par une piqûre de moustique de la famille des Aedes ou Haemagogus. Le virus circule en permanence parmi les populations de singes des forêts tropicales humides grâce à des vecteurs, les moustiques : c’est le cycle forestier.

Si l’homme s’introduit dans ces espaces par ses activités (déforestation, cultures en lisière des forêts), il se soumet au risque d’être piqué par des moustiques qui sont à la fois anthropophiles (qui sont attirés par l’Homme) et zoophiles (qui sont attirés par les animaux). De retour en ville, les sujets infectés favorisent la survenue d’un cycle urbain et la diffusion du virus dans des zones habitées. La transmission du virus en zone urbaine se fait grâce à des moustiques appartenant au genre Aedes (moustique tigre).

La maladie se manifeste en Afrique, en Asie et dans le sous-continent indien. Ces dernières décennies, les moustiques vecteurs du chikungunya ont atteint l’Europe et les Amériques. En 2007, la transmission de la maladie a été enregistrée pour la première fois en Europe, lors d’une flambée localisée au nord-est de l’Italie. Depuis d’autres flambées ont été enregistrées en France et en Croatie.

Symptômes de la Fièvre jaune

L’incubation du virus de la fièvre jaune, ou virus amaril, dure de 3 à 6 jours. La maladie peut être tout à fait bénigne, elle se traduit alors par une fièvre sans particularité. Dans d’autres cas, le début est brutal, la fièvre est élevée (40°C) et d’emblée le malade se plaint de maux de tête violents, de douleurs musculaires et articulaires, il présente des frissons et fréquemment des vomissements. Il a le visage rouge, congestionné. Parfois il a déjà quelques saignements et des urines foncées. Au bout de trois à quatre jours, la température diminue, le malade va mieux. Puis dans un deuxième temps, la fièvre et tous les autres signes réapparaissent, l’état général se dégrade, le pouls et la tension artérielle chutent. Le malade est prostré. Cette deuxième phase est dominée par une atteinte du foie et des reins. L’atteinte du foie se traduit par des hémorragies, d’abord des saignements des gencives et du nez puis des hémorragies digestives, des vomissements de sang digéré (dits « vomito negro » en Amérique du sud). On note également un ictère (jaunisse). L’atteinte des reins provoque une fuite de l’albumine dans les urines et une diminution de leur volume. Elles sont foncées et peuvent être hémorragiques. Dans certains cas foudroyants, le malade décède en 1 semaine. Passé le cap des 10 jours, les chances de guérison augmentent, tous les signes régressent et le patient guérit sans séquelles après une convalescence longue pendant laquelle il reste fatigué. Le diagnostic de certitude se fait sur l’apparition d’anticorps spécifiques dans le sérum.

Traitement et prévention

Traitement :

Il n’existe pas de traitement antiviral spécifique au virus de la fièvre jaune. Le traitement est uniquement symptomatique et peut nécessiter une admission en unité de réanimation devant la gravité des symptômes.

Prévention :

Sur un plan individuel, si l’on doit séjourner ou résider en zone d’endémie, le vaccin contre la fièvre jaune est indispensable. Il est obligatoire pour certains pays. Il est réalisé, dans presque tous les pays, dans des centres accrédités qui délivrent un certificat international. En France, c’est le vaccin Stamaril ® qui est utilisé :

La vaccination contre la fièvre jaune doit être réalisée au moins 10 jours avant le départ.

A partir du 1er juillet 2016, suite à une révision du Règlement sanitaire international décidée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la validité du certificat de vaccination antiamarile, qui était jusqu’à présent de 10 ans, sera prolongée à vie, supprimant de ce fait l’obligation des rappels décennaux. Cependant, en raison de doutes sur la persistance à vie de l’immunité post vaccinale chez certaines catégories de personnes et suivant l’Avis du Haut Conseil de la Santé publique du 23 octobre 2015 (Vaccination de rappel contre la fièvre jaune pour la Guyane. Nouvelles recommandations), des exceptions ont été prévues :

    • pour les enfants vaccinés avant l’âge de 2 ans : une seconde dose est recommandée à partir de l’âge de 6 ans en cas de nouveau voyage en zone d’endémie amarile
    • pour les femmes primo-vaccinées en cours de grossesse, les personnes vivant avec le VIH et les personnes immunodéprimées, une seconde dose est recommandée 10 ans plus tard
    • pour les personnes dont la vaccination contre la fièvre jaune date de plus de 10 ans, une seconde dose est recommandée en cas d’épidémie signalée dans le pays visité.

Les réactions qui peuvent être observées après la vaccination sont des courbatures, des maux de tête, un état de fatigue, de la fièvre pouvant être quelquefois élevée (38-39°C). Elles surviennent le plus souvent entre le 4e et le 10e jour après la vaccination et cèdent en 48h traitées par l’aspirine ou le paracétamol. D’exceptionnels effets indésirables graves du vaccin amaril ont été observés.

C’est un vaccin à virus vivants inactivés, préparé sur œufs de poule embryonnés, il est donc contre-indiqué en cas de maladie évolutive, d’immunodépression, de grossesse, d’allergie aux protéines de l’œuf.

En cas de contre-indication à la vaccination, la seule mesure préventive qui peut être proposée (en dehors de l’annulation du voyage) est l’utilisation de répulsifs et insecticides pour éviter les piqûres des moustiques.

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