La Dengue

 

La dengue est une maladie humaine sévissant en zone tropicale et subtropicale due à un virus transmis par une piqûre de moustique. La forme courante est bénigne. La forme grave, la dengue hémorragique, peut se compliquer d’un état de choc souvent mortel.

La recrudescence de la dengue ces dernières années justifient une meilleure connaissance de cette maladie par le grand public. Ainsi, les mesures de prévention individuelles indispensables seront mieux respectées.

Dengue : quand y penser ?

Devant une fièvre supérieure à 38,5°C d’apparition brutale et de douleurs articulaires invalidantes et consécutives à un voyage en zone endémique dans les 15 jours précédant les signes.

La dengue évolue dans de nombreuses zones tropicales et subtropicales, entre les latitudes de 30° nord et 30° sud, où vivent environ 2,5 milliards d’individus. Elle sévit de façon endémique avec des poussées épidémiques. La région la plus touchée est l’Asie du sud-est. Le risque existe également dans les îles du Pacifique et de l’Océan indien, dans la zone intertropicale de l’Amérique latine et dans les Caraïbes.

La maladie a été décrite à la fin du XVIIIe siècle lors de l’épidémie du Caire en 1779. L’appellation “dengue” est originaire du dialecte africain Swahili “Ki Dengua Pepo” faisant allusion aux crampes musculaires dominant la maladie. En Espagne, on l’appelait “Pantomima”, en Angleterre “Dandy Fever”. Elle a très longtemps été considérée comme une maladie bénigne avant la description des formes hémorragiques, en 1953 aux Philippines et en 1958 en Thaïlande, qui n’avaient pas, au début, été rattachées au virus de la Dengue.

La dengue est due à un virus transmis par un moustique du genre Aedes qui vit en milieu urbain et affectionne les points d’eau stagnante autour des habitations. La femelle pique le jour pour se nourrir et transmet alors le virus si elle est infectée. On connaît 4 types de virus, Dengue 1, 2, 3, et 4, qui appartiennent à la même famille des Flavivirus.

Symtômes de la Dengue

L’infection par le virus est essentiellement humaine, elle peut rester cliniquement muette et passer inaperçue. Quand la maladie se déclare, on observe le plus souvent une fièvre de dengue classique : après une incubation courte, d’une semaine environ après la piqûre de moustique, le malade présente brutalement une forte fièvre avec frissons et maux de tête. Il se plaint souvent de troubles digestifs et de courbatures. On constate parfois comme symptôme une éruption cutanée. Tout cela guérit habituellement sans traitement particulier, en quelques jours, avec, toutefois, persistance d’une fatigue pendant quelques semaines. Malheureusement, dans quelques cas survient la forme grave de la maladie, la fièvre hémorragique de dengue : deux à trois jours après le début, on assiste à une aggravation brutale avec une dégradation rapide de l’état général et l’apparition d’hémorragies multiples. Cette forme sévère peut s’accompagner d’un syndrome de choc et devient alors fréquemment mortelle, même avec une prise en charge en milieu spécialisé. Il n’existe pas de vaccin, il n’y a pas de traitement préventif ni curatif particulier. La prévention de la maladie repose sur la lutte contre les moustiques et la protection de leurs piqûres.

Dans une fièvre de dengue classique, on a la charge de soulager le malade des douleurs musculaires, des maux de tête et de la fièvre grâce à des antalgiques et des antipyrétiques, type paracétamol. Il faut absolument éviter l’aspirine qui augmente le risque hémorragique. Le repos au lit est de règle.

En cas de fièvre hémorragique de dengue, une surveillance s’impose, clinique et biologique Si le syndrome hémorragique évolue vers un état de choc, la prise en charge relève d’un service de réanimation. Durant la convalescence, le malade étant affaibli, il peut être utile de lui conseiller des antiasthéniques.
La dengue représente une part importante des épisodes fébriles dans les problèmes de santé au retour de voyage, hors  paludisme. La dengue est l’arbovirose qui se développe le plus tant en nombre de cas qu’en dispersion spatiale.

Le risque d’introduction et d’implantation est particulièrement important dans des zones jusque-là indemnes où un des vecteurs potentiels est présent. C’est notamment le cas en Europe et dans le sud de la France. Plusieurs cas groupés autochtones de dengue comme de chikungunya (2-11 cas/foyer) ont été observés entre septembre 2010 et octobre 2015 dans le sud de la France (Nice, Fréjus, Aix en Provence, Aubagne, Toulon, Montpellier, Nîmes).

Prévention

Dès 2006 en France métropolitaine, afin de prévenir et limiter la circulation de ces virus, le ministère de la Santé a mis en place un dispositif de lutte contre le risque de dissémination de la dengue et du chikungunya en France métropolitaine. Ce dispositif est établi en lien avec les ARS, les conseils généraux et les communes concernés, ainsi que les Agences nationales de santé et les structures chargées de la surveillance entomologique et de la démoustication.

Ce dispositif, actualisé chaque année, instaure :

  • une surveillance entomologique (c’est-à-dire des populations de moustiques), renforcée à partir du 1er mai dans les zones où le moustique est présent ou susceptible de s’implanter. Cette surveillance vise à détecter l’activité du moustique afin d’agir le plus précocement possible pour ralentir la progression de son implantation géographique ;
  • une sensibilisation des personnes résidant dans les zones où le moustique est présent et actif, afin de détruire autour et dans leur habitat toutes les sources d’eaux stagnantes, gîtes potentiels de reproduction des moustiques. Des actions d’information et de communication sont menées tout au long de la période estivale par les ARS, en lien avec les conseils généraux et les communes concernés ;une surveillance des cas humains, renforcée à partir du 1er mai : un dispositif de signalement accéléré est mis en place du 1er mai au 30 novembre dans les départements où le moustique Aedes albopictus est implanté. Ce dispositif de surveillance épidémiologique renforcé est lié à la période d’activité du moustique (mai à novembre).
Traitement

Toute personne de retour de voyage d’une zone endémique (moins de 15 jours) et présentant au moins un des symptômes de dengue, de Chikungunya ou de Zika doit être signalée à l’ARS et faire l’objet d’une demande de confirmation biologique en utilisant la fiche de signalement, téléchargeable sur le site de l’InVS. Cette procédure permet l’intervention rapide des services de lutte antivectorielle autour des cas suspects afin d’éviter la transmission du virus. Sans attendre la confirmation biologique, il doit être conseillé aux cas suspects de se protéger de toute piqûre de moustique (répulsif, moustiquaire etc.) et de rester autant que possible à domicile pour éviter la mise en place d’une chaîne de transmission de la maladie.

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