L’Encéphalite japonaise

 

L’encéphalite japonaise B est une arbovirose qui a d’abord été décrite au Japon, d’où son nom “encéphalite japonaise”. L’agent responsable de la maladie est un virus du groupe des “Flavivirus” (apparenté à la fièvre jaune et à la dengue) transmis par les moustiques du genre Culex.

Elle est actuellement présente dans toute l’Asie du Sud et de l’Est où elle provoque plusieurs dizaines de milliers de cas chaque année avec 25% de décès et 40% de séquelles neurologiques. Le virus infecte de nombreux oiseaux (sauvages ou domestiques) et certains mammifères (dont l’Homme). Le réservoir de virus le plus important est le porc domestique.

Transmission

Le Culex qui transmet la maladie est un moustique commun, très répandu. Son activité est saisonnière en zone tempérée mais permanente, avec un pic pendant la saison des pluies, en zone tropicale. En Asie, il abonde dans les rizières et les étendues naturelles d’eau où il se reproduit. Pour se nourrir, il pique surtout à la tombée du jour et en début de nuit. Il se contamine lors de son repas sanguin sur des mammifères ou oiseaux infectés. Quatorze jours après, il devient lui-même infectant.

Symptômes et traitement de l'Encéphalite japonaise

L’encéphalite japonaise est une maladie rurale qui touche les humains vivant à proximité des porcheries et des rizières. Le plus souvent, l’infection chez l’Homme est inapparente. Quand la maladie se déclare, le début est brutal, après une incubation de 5 à 15 jours (en moyenne 7 jours). Le malade se plaint de violents maux de tête et présente des frissons et une élévation de la température à 39-40°C. Très rapidement, apparaissent des signes neurologiques réalisant un tableau d’encéphalite. L’état du malade peut s’aggraver, évoluant vers un coma fébrile et le décès vers le 10e jour. Dans d’autres cas, les troubles neurologiques régressent entre le 10e et le 14e jour. La convalescence est longue. Il persiste des séquelles psychiques et/ou intellectuelles dans un cas sur trois, qui peuvent régresser tardivement après quelques mois. Le diagnostic sera confirmé par une élévation du taux des anticorps spécifiques. Il existe une forme moins grave où la maladie est bénigne, sans signe neurologique.

Il n’existe pas de traitement antiviral spécifique pour l’encéphalite japonaise B ; le traitement ne peut être que symptomatique.

Prévention et vaccination

La protection individuelle contre la maladie consiste à éviter les piqûres de moustiques. Pour les voyageurs qui réalisent un séjour prolongé en milieu rural à une période de transmission la vaccination par Ixiaro peut être envisagée selon le schéma vaccinal suivant :

Adultes :

  • Deux injections de 0,5 ml à J0 et J28.
  • Rappel 12-24 mois après la primo-vaccination, avant une réexposition éventuelle au virus de l’encéphalite japonaise. Les données de séroprotection suggèrent qu’une seconde dose de rappel devrait être administrée 10 ans après la première dose de rappel avant une exposition potentielle au virus de l’encéphalite japonaise.
  • Les adultes à risque continu d’infection par le virus de l’encéphalite japonaise doivent recevoir une injection de rappel 12 mois après la primo-vaccination.

En cas de départ imminent dans une région à risque, il est possible d’appliquer un schéma accéléré à J0 et J7 (uniquement chez l’adulte de 18 à 65 ans).

La réponse immunitaire induite par le vaccin IXIARO est plus faible chez les personnes âgées que chez les adultes plus jeunes. La durée de la protection du vaccin étant incertaine chez les personnes âgées, une dose de rappel (troisième dose) doit être envisagée avant toute exposition au virus de l’encéphalite japonaise. La séroprotection à long terme après une dose de rappel n’est pas connue.

Enfants et adolescents âgés de 3 à 18 ans :

  • La primo-vaccination se réalise en deux injections de 0,5 ml à J0 et J28.
  • Une dose de rappel (3ème dose) doit être administrée au cours de la seconde année (c’est à dire 12 à 24 mois) après la primo-vaccination, avant une exposition potentielle au virus de l’encéphalite japonaise.Les enfants et les adolescents entre 3 ans et moins de 18 ans doivent recevoir une seule dose de rappel de 0,5 ml.
  • Les enfants et les adolescents présentant un risque continu d’infection par le virus de l’encéphalite japonaise (résidents en zone d’endémie) doivent recevoir une dose de rappel 12 mois après la primo-vaccination.

Enfants âgés de 2 mois à 3 ans :

  • La primo-vaccination se réalise en deux de 0,25 ml (1/2 dose) à J0 et J28.
  • Les enfants entre 14 mois et moins de 3 ans doivent recevoir une seule dose de rappel de 0,25 ml (1/2 dose).
  • Aucune donnée de séroprotection à long terme au delà de 2 ans après l’administration du 1 er rappel, 1 an après la primo-vaccination n’a été générée chez les enfants.

Une vaccination commencée avec Ixiaro ne peut pas être poursuivie avec un vaccin différent : si le schéma vaccinal complet (primo-vaccination et rappel) ne peut pas être réalisé avant le départ, il convient donc de s’assurer de la disponibilité de ce vaccin (souche SA 14-14-2 inactivée) dans le pays de destination.