Le Chikungunya

 

Le Chikungunya est une maladie virale transmise à l’homme par des moustiques Aedes (ou moustique tigre). Elle provoque de la fièvre et des arthralgies (douleurs articulaires) sévères.

Les autres symptômes sont myalgies, céphalées, nausée, fatigue et éruption. Les douleurs articulaires sont souvent débilitantes et de durée variable. Cette maladie a quelques signes cliniques en commun avec la Dengue, ce qui peut entraîner un diagnostic erroné dans des zones où la dengue est commune. Il n’existe pas de remède contre cette maladie. Le traitement est essentiellement symptomatique. Le fait que des sites de reproduction de moustiques se trouvent à proximité d’habitations constitue un sérieux facteur risque de Chikungunya.

La maladie se manifeste en Afrique, en Asie et dans le sous-continent indien. Ces dernières décennies, les moustiques vecteurs du chikungunya ont atteint l’Europe et les Amériques. En 2007, la transmission de la maladie a été enregistrée pour la première fois en Europe, lors d’une flambée localisée au nord-est de l’Italie. Depuis d’autres flambées ont été enregistrées en France et en Croatie.

Virus Chikungunya : quand y penser ?

Devant une fièvre supérieure à 38,5°C d’apparition brutale et de douleurs articulaires invalidantes et consécutives à un voyage en zone endémique dans les 15 jours précédant les signes.

Le Chikungunya représente une part importante des épisodes fébriles dans les problèmes de santé au retour de voyage, hors paludisme. Depuis son identification dans les années 1950 et jusqu’en 2005, l’infection à Chikungunya était restée peu documentée. L’importante épidémie des années 2005-2006 qui a affecté l’Océan Indien (et notamment l’Ile de la Réunion), a permis de mettre en évidence des formes graves jusque-là méconnues, notamment chez des nouveau-nés infectés en per partum, et a révélé la fréquence des complications articulaires parfois invalidantes. Entre décembre 2013 et mai 2015, une épidémie de chikungunya a sévit dans les Caraïbes et en Guyane et s’est propagée sur l’ensemble du continent américain (où le chikungunya était rapporté pour la première fois), puis dans certaines îles du Pacifique (Polynésie française, Kiribati, Îles Cook, Samoa…) (Carte 5).

Ces épidémies confirment le potentiel de diffusion de la maladie par les voyageurs dans des populations non immunes et l’adaptation du virus à son environnement. Le risque d’introduction et d’implantation est particulièrement important dans des zones jusque-là indemnes où un des vecteurs potentiels est présent. C’est notamment le cas en Europe et dans le sud de la France. Ainsi, en 2007, le Chikungunya a fait son apparition en Italie, touchant plusieurs centaines de personnes durant le mois de septembre dans le Nord-Est du pays. De même, plusieurs cas groupés autochtones de Dengue comme de Chikungunya (2-11 cas/foyer) ont été observés entre septembre 2010 et octobre 2015 dans le sud de la France (Nice, Fréjus, Aix en Provence, Aubagne, Toulon, Montpellier, Nîmes).

Prévention du Chikungunya

Dès 2006 en France métropolitaine, afin de prévenir et limiter la circulation de ces virus, le ministère de la Santé a mis en place un dispositif de lutte contre le risque de dissémination de la dengue et du chikungunya en France métropolitaine. Ce dispositif est établi en lien avec les ARS, les conseils généraux et les communes concernés, ainsi que les Agences nationales de santé et les structures chargées de la surveillance entomologique et de la démoustication. Ce dispositif, actualisé chaque année, instaure : une surveillance entomologique (c’est-à-dire des populations de moustiques), renforcée à partir du 1er mai dans les zones où le moustique est présent ou susceptible de s’implanter. Cette surveillance vise à détecter l’activité du moustique afin d’agir le plus précocement possible pour ralentir la progression de son implantation géographique ; une sensibilisation des personnes résidant dans les zones où le moustique est présent et actif, afin de détruire autour et dans leur habitat toutes les sources d’eaux stagnantes, gîtes potentiels de reproduction des moustiques.

Symptômes et traitement du Chikungunya

Des actions d’information et de communication sont menées tout au long de la période estivale par les ARS, en lien avec les conseils généraux et les communes concernés ;une surveillance des cas humains, renforcée à partir du 1er mai : un dispositif de signalement accéléré est mis en place du 1er mai au 30 novembre dans les départements où le moustique Aedes albopictus est implanté. Ce dispositif de surveillance épidémiologique renforcé est lié à la période d’activité du moustique (mai à novembre). Toute personne de retour de voyage d’une zone endémique (moins de 15 jours) et présentant au moins un des symptômes de Dengue, de Chikungunya, ou de Zika, doit être signalée à l’ARS et faire l’objet d’une demande de confirmation biologique en utilisant la fiche de signalement, téléchargeable sur le site de l’InVS (Institut de veille sanitaire). Cette procédure permet l’intervention rapide des services de lutte antivectorielle autour des cas suspects afin d’éviter la transmission du virus. Sans attendre la confirmation biologique, il doit être conseillé aux cas suspects de se protéger de toute piqûre de moustique (répulsif, moustiquaire etc.) et de rester autant que possible à domicile pour éviter la mise en place d’une chaîne de transmission de la maladie.