Les surinfections bactériennes

 

La principale cause de mortalité de la grippe en France n’est pas le virus lui-même, mais les surinfections bactériennes. Celles-ci sont particulièrement actives chez les personnes dont l’organisme est fragilisé. Mieux protéger et traiter les personnes” à risque”, c’est donc tout l’enjeu des recherches sur les surinfections bactériennes post-grippales.

Fatigué par l’infection grippale, l’organisme se défend moins bien contre les autres microbes. Une surinfection bactérienne peut survenir, surtout si la personne est très jeune et que son système immunitaire n’est pas mature ou inversement si la personne est âgée et que son système immunitaire est moins performant. Les surinfections bactériennes post-grippales se traduisent par des pneumopathies, des bronchites, des infections ORL (otites ou sinusites, surtout chez l’enfant) et, plus grave encore, des septicémies.

Ainsi, ce n’est pas le virus de la grippe lui-même qui a été le plus meurtrier lors de la pandémie de grippe espagnole de 1918 mais la surinfection bactérienne, notamment à pneumocoque, une bactérie des voies respiratoires supérieures. Cette susceptibilité à la surinfection bactérienne se déclare en général de 7 à 14 jours après l’infection grippale et l’issue peut parfois être fatale en l’absence de traitement par des antibiotiques, comme cela a été la cas lors de la grippe espagnole.

Depuis Fleming, pour la pénicilline, et Pasteur, pour les mesures d’hygiène, sont passés par là. Mais si elles sont mieux contenues, les surinfections bactériennes sont toujours meurtrières. Pneumocoques, Haemophilus influenzae et staphylocoques dorés continuent à prospérer sur des terrains laminés par le virus de la grippe.