Cancer de la prostate

 

Le cancer de la prostate, glande située sous la vessie et en avant du rectum, est le cancer le plus fréquent chez l’homme. Chaque année, 71 000 nouveaux cas sont détectés en France, en moyenne à l’âge de 71 ans. Son évolution est souvent lente et discrète, puisque les cellules cancéreuses peuvent rester inactives pendant plusieurs années ne provoquant pas ou peu de symptômes. Cependant, lorsque les cellules commencent à proliférer, les premiers symptômes du cancer de la prostate apparaissent. Il faut alors déterminer si l’évolution est rapide, et surveiller ou appliquer les traitements adéquats en fonction du stade de la maladie. Dans ce but, une équipe entière de chercheurs, à l’Institut Pasteur de Lille, se mobilise afin de lutter contre cette maladie qui empêche de vieillir sereinement. 

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Dépistage et évolution du cancer de la prostate

Grâce à un dépistage précoce, comprenant un toucher rectal et un dosage de l’antigène prostatique PSA, dont la concentration sérique devient anormalement élevée, le cancer de la prostate est généralement bien diagnostiqué et bien soigné. Toutefois, il reste tout de même à l’origine de 9000 décès par an en France et avec un taux important dans les Hauts-de-France. En cause : l’apparition de métastases pendant, et même après, un traitement des cellules cancéreuses. Les chercheurs de la fondation tentent de pallier cette “survenue sournoise”, puisque aucun marqueur ne permet de prévenir leur apparition. Une fois les métastases installées, elles sont incurables et diminuent considérablement l’espérance de vie du patient.

Dans la plupart des cas, elles vont s’installer au niveau des os du bassin ou des vertèbres en particulier, pour cela, on sait que les cellules de la tumeur, par un mécanisme de mimétisme, prennent les caractéristiques des cellules osseuses pour mieux s’y développer. L’os est alors modifié et devient anormalement dense, provoquant des douleurs, notamment lombaires, chez le patient. Afin d’éviter ces souffrances, il est capital de détecter ces métastases le plus tôt possible d’une part pour soulager la douleur et freiner leur évolution au maximum. C’est sur cette problématique précise que travaillent des chercheurs de l’Institut Pasteur de Lille.

Les symptômes du cancer de la prostate

Aux premiers stades du cancer de la prostate, il n’y a pas de symptômes apparents : il n’y a généralement pas de troubles urinaires. 

Les premiers symptômes apparaissent lorsque la prostate augmente de volume et compresse l’urètre :

  • besoin fréquent d’uriner
  • jet d’urine faible
  • fuites urinaires
  • infection urinaire
  • difficulté ou impossibilité d’uriner
  • présence de sang dans les urines ou le sperme
  • difficulté à avoir une érection ou douleurs au moment de l’éjaculation

Il est important de noter que l’augmentation du volume de la prostate ne signifie pas nécessairement que le sujet est atteint d’un cancer de la prostate. Cela peut être dû à des maladies plus fréquentes telles que l’adénome ou l’hypertrophie bénigne de la prostate ou encore la prostatite ou infection de la prostate. 

Facteurs de risque et causes du cancer de la prostate

Le vieillissement, facteur de risque principal du cancer de la prostate

Le risque de cancer de la prostate est rare avant 50 ans, c’est après 70 ans que le nombre de cas augmente.

 

Les prédispositions génétiques et antécédents familiaux

Le cancer de la prostate peut survenir sous trois formes :

    1. Sporadique : non héréditaire, elle est la forme la plus répandue
    2. Familiaile : il existe au moins deux cas de cancer de la prostate dans la famille de premier degrès (père, frère) ou du second degrés (grand-père, oncle). Cette forme resprésente 20% des cas.
    3. Héréditaire : il existe au moins trois cas de cancer de la prostate dans la famille de premier degré (père ou frère) ou du second degré (grand père, oncle), ou de 2 membres de la famille diagnostiqués avant l’âge de 55 ans. Cette forme héréditaire représente 5 % des cancers de la prostate.

Recherche sur le cancer de la prostate

Détecter les métastases responsables du décès du malade

Il y a quelques années, la communauté scientifique internationale découvrait un gène  modifié dans plus de 50% des cancers de la prostate. Plus récemment, l’équipe du Docteur Martine Duterque a montré que ces réarrangements chromosomiques, impliquant le gène ERG, contribuaient à la formation des métastases osseuses.

Cela a permis au Docteur Martine Duterque et son équipe (Institut de Biologie de Lille, CNRS, Université de Lille, Institut Pasteur de Lille), à l’Institut Pasteur de Lille, d’entamer des recherches sur la détection précoce des métastases. Leur but est de découvrir la signature moléculaire, autrement dit la carte d’identité, de la tumeur. Une fois celle-ci déterminée, il serait possible par un simple examen sanguin ou d’urine de détecter le risque de métastases chez les patients. Cette découverte sera capitale car elle ouvrira la voie à un meilleur suivi de la maladie puis à un traitement.

Traiter chaque patient de façon individualisée

Chaque individu a ses spécificités génétiques et biologiques, alors pourquoi être tous soignés de la même façon ? C’est ce que l’on appelle la médecine personnalisée, qui est en train de révolutionner la médecine actuelle et sur laquelle avancent des équipes de l’Institut Pasteur de Lille. Il s’agit d’une véritable médecine “sur-mesure” qui va s’appliquer à toutes les maladies, y compris au cancer de la prostate.

Il y a presque autant de cancers différents que de malades. Chaque tumeur est associée à un mécanisme moléculaire différent. Il n’y a plus un cancer de la prostate mais des cancers qui se soignent en fonction de leurs caractéristiques propres et de celles du malade. Depuis une quinzaine d’années, la thérapie ciblée est devenue une réalité, une réalité que nous essayons d’améliorer chaque jour” note le docteur Yvan de Launoit, directeur de l’unité Mécanismes de la tumorigenèse et thérapie ciblées au sein de l’Institut Pasteur de Lille.

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