L’activité physique, le meilleur allié de votre santé

 

Mise à jour : Juillet 2020

Les bienfaits de l’activité physique sur la santé et la longévité ont été largement démontrés au cours des dernières décennies. Plus qu’un loisir, la pratique régulière d’une activité physique (AP) fait partie des objectifs de santé publique de l’OMS. Par ailleurs, la sédentarité, conséquence d’un comportement inactif, est aujourd’hui la première cause de mortalité évitable dans le monde, devant les comportements addictifs. Entre recherche et prévention, l’Institut Pasteur de Lille est engagé scientifiquement en faveur du mieux vivre pour bien vieillir, et sensibilise à cet enjeu de santé publique.

Couverture dossier activité physique 2020

L’activité physique : un enjeu de santé publique

Au-delà de la prévention des maladies chroniques, l’activité physique et sportive améliore la qualité du sommeil, permet une meilleure gestion du stress, la dépression ou encore l’anxiété, contribue à mieux vieillir et protège contre la perte d’autonomie. Pour tous ces bienfaits qui contribuent au bien-être de la population, la pratique d’activité physique et sportive relève d’un enjeu de santé publique par l’OMS.

La pratique d’activité physique est une réponse adaptée à la lutte contre la sédentarité, l’inactivité physique et l’ensemble des pathologies chroniques qui y sont associées. Il s’agit d’une action primordiale, à une époque où notre société est marquée par une forte augmentation de la sédentarité, liée notamment à la tertiarisation des emplois et à l’essor du digital.

La pratique d’AP permet tout d’abord d’avoir une bonne condition physique, atténue les risques de lombalgies ou autres musculo-squelettiques. Ce qui, au-delà de l’amélioration des performances sportives, facilite la vie quotidienne dans l’exécution des mouvements et des déplacements.

Des bienfaits chez les jeunes comme chez les plus âgés

C’est pourquoi les politiques de santé publique encouragent la promotion d’une pratique activité physique à tous les âges de la vie, de manière régulière, durable et adaptée, et lutter contre les comportements sédentaires dans la vie quotidienne.

Le mode de vie actuel des enfants et des adolescents engendre une augmentation de l’inactivité physique et participe grandement à la progression inquiétante du surpoids et de l’obésité chez cette population. La pratique d’activité physique constitue le moyen de lutter contre la sédentarité chez les jeunes, et de les rendre plus actifs physiquement.

Chez les personnes âgées, le développement de l’activité physique ou activité physique adaptée, représente un outil de prévention des chutes, première cause de décès accidentel chez les plus de 65 ans. Par ailleurs, la pratique d’AP favorise la socialisation, et donc la lutte contre l’isolement ou la dépression. Elle permet également de maintenir ou augmenter la force et l’endurance musculaire pour gagner en souplesse et en équilibre, et l’endurance cardio-respiratoire, s’inscrivant ainsi comme un des moyens pour retarder ou réduire la perte d’autonomie.

L’activité physique pour lutter contre les maladies chroniques

Cancers, diabètes, maladies cardiovasculaires… L’Institut Pasteur de Lille recherche des traitements et lutte contre de nombreuses maladies chroniques. De plus, il est scientifiquement prouvé que l’activité physique a un rôle dans la prévention et la lutte contre ces troubles, indépendamment de l’âge et de l’état de santé du pratiquant.

Les études et recherches scientifiques montrent qu’une activité physique régulière est associée à une diminution des risques de diabète, d’hypertension artérielle ou de cancer du côlon, ainsi qu’à une diminution de la mortalité cardio-vasculaire et de la mortalité toutes causes. Elle est d’ailleurs reconnue comme thérapie non médicamenteuse par la Haute Autorité de Santé (HAS) depuis 2011.

L’Organisation Mondiale de la Santé définit une maladie chronique comme une affection de longue durée (6 mois ou plus), non transmissible, nécessitant une prise en charge régulière, avec un retentissement majeur sur la vie quotidienne du patient. En France, 20 millions de patients souffrent de maladies chroniques, soit un tiers de la population. Pour l’OMS, ces atteintes sont la première cause de mortalité mondiale (86% des décès en Europe), alors que certaines d’entre elles sont évitables par l’adoption de comportements favorables à la santé : la pratique d’activité physique ou sportive, une alimentation variée et équilibrée, éviter le tabac et avoir une consommation d’alcool modérée.

Les maladies cardiovasculaires

L’activité physique protège contre les maladies cardiovasculaires (infarctus du myocarde et angine de poitrine), quel que soit l’âge.

Des scientifiques canadiens de la Queen’s University ont étudié les dossiers de plus de 19 000 hommes et leurs facteurs de risque de maladie cardiovasculaire, découvrant que ceux qui pratiquaient régulièrement des séances d’activité physique, réduisaient de plus de moitié leur risque de mort subite.

L’Institut Pasteur de Lille a fait de la lutte contre les maladies cardiovasculaires une des priorités de son programme de recherche sur la longévité. Première cause de mortalité dans le monde, la France comptabilise notamment un million d’insuffisants cardiaques. L’urgence est de mise dans la recherche de traitements, tandis que la prévention constitue également un axe stratégique majeur pour les chercheurs.

Les cancers

De nombreuses études ont démontré qu’une activité physique, modérée ou intense, réduit le risque de cancer du côlon, du rectum, du poumon et du sein.

En 2017, l’Institut National du Cancer (INCa) a publié un état des lieux des connaissances sur les bénéfices de l’activité physique auprès des patients atteints, et de nombreux chiffres sur la réduction des risques d’en développer : 25% pour le cancer du côlon, 27% pour le cancer du sein, 20% pour le cancer du poumon… L’activité physique adaptée est d’ailleurs inscrite depuis 2020 dans le protocole de soins des femmes atteintes de cancer du sein.

La recherche scientifique en cancérologie sur le campus de l’Institut Pasteur de Lille est effectuée au sein de l’Unité Mixte de Recherche CANTHER – Hétérogénéité, Plasticité et Résistance aux Thérapies des Cancers. Une unité qui a pour objectif de mieux comprendre les mécanismes de résistance aux traitements des cancers, avec des progrès importants effectués ces dernières années sur les thérapies ciblées. A ce jour, le cancer reste un fléau qui fait plus de 150 000 morts par an en France.

Le diabète

La pratique du sport réduit également le risque d’apparition du diabète et aide à mieux équilibrer le taux de sucre dans le sang (glycémie).

Les chercheurs affirment que la pratique d’une activité physique régulière permet, chez les patients déjà atteints, de mieux vivre ce trouble au quotidien, de limiter les complications liées à la pathologie, et donc diminuer le risque de décès prématuré.

A l’inverse, le manque d’activité peut accroître le risque de développement d’un diabète de type II, tandis que les personnes actives voient ce risque diminuer de 33 à 50 %. Pour les personnes diabétiques de type II (90% des diabétiques), l’activité physique fait partie intégrante du traitement au même titre qu’une alimentation saine et équilibrée et qu’un bon contrôle de la glycémie. Ce type de diabète se développe souvent à l’âge adulte, en particulier chez les personnes obèses, qui font de l’hypertension et dont la famille présente des cas de diabète.

A l’Institut Pasteur de Lille, des équipes de recherche dédiées travaillent au sein du laboratoire d’EGID (Institut Européen de Génomique et du Diabète) pour trouver de nouveaux traitements. L’unité du Pr Philippe Froguel étudie notamment l’activité de l’ADN et des gênes dans les cellules, afin de trouver dans chaque organe des activateurs spécifiques et développer de nouvelles armes pour lutter contre cette infection.

Le Centre Prévention Santé Longévité apporte toute son expertise dans l’éducation à la santé et à la transmission des comportements favorables en santé.

L’obésité

Comme pour le diabète qui lui est souvent lié, de nombreuses études démontrent les bienfaits d’un style de vie actif dans la prévention de l’obésité. En stimulant par le muscle l’utilisation du glucose et des acides gras (deux facteurs de la prise de poids), l’activité physique semble en particulier limiter la prise de poids au cours de l’âge adulte moyen.

Fléau mondial qui touche des millions de personnes dans toutes les régions du monde, le poids excessif est le facteur de risque le plus important de mortalité précoce cardiovasculaire ou liée à des cancers. L’obésité est un sujet d’étude pour les équipes de l’Institut Pasteur de Lille. En 2019, L’équipe de recherche du Pr Philippe Froguel a démontré que la plupart des gènes d’obésité commune sont exprimés préférentiellement dans le cerveau, par des mécanismes cérébraux de récompense et d’addiction, et non dans les tissus de dépense ou de stockage de l’énergie comme le muscle et le tissu adipeux. L’obésité commune n’est donc pas une maladie liée à un déficit de dépense calorique mais d’excès d’apports alimentaires.

Faire du sport reste néanmoins indispensable pour entretenir la forme physique et stabiliser la prise de poids sur le long terme. La dépense énergétique produite par le sport augmente le métabolisme de base et la masse musculaire, et donc rééquilibre la balance énergétique entre les apports et les dépenses.

Lire le communiqué de presse : Découverte de nouveaux mécanismes de l’obésité

Le rôle du Centre de Prévention Santé Longévité

dossier activité physique cpsl

Le Centre Prévention Santé Longévité (CPSL) regroupe toutes les activités de santé et de prévention de l’institut : Centre d’Examens de Santé, Centre de Vaccination Internationale, Service Nutrition et Activité Physique, et le Parcours Longévité en partenariat avec le CHU de Lille.

Depuis 2020, le CPSL a affiné son offre de prévention avec un Parcours Longévité modulé, destiné à mieux cibler les problématiques de santé/prévention de la population, notamment les aidants, les personnes en situation de précarité, les retraités, les jeunes, etc., avec l’objectif fondamental de vivre mieux plus longtemps. Les thématiques de nutrition ou activité physique font partie intégrante de ce programme d’accompagnement spécifique.

Le centre réalise notamment des examens de prévention en santé, des ateliers d’éducation thérapeutique du patient (ETP), ou encore des actions de prévention à destination des professionnels de santé mais aussi dans les Ehpad, encourageant notamment les comportements actifs.

Pour les jeunes de 16 à 25 ans, des animations collectives sont proposées plusieurs thèmes, parmi lesquels « Alimentation, Activité Physique et Santé Bucco-dentaire ».

En 2019, plus de 400 consultants ont bénéficié de ces offres éducatives du Centre d’Examen de Santé.

De la sensibilisation à la pratique d’activité physique, le CPSL a notamment réalisé des projets d’accompagnement éducatifs pour les professionnels de santé, des formations sur l’alimentation et l’activité physique adaptées aux populations spécifiques (vieillissement, handicap, obésité, petite enfance…), des activités de conseil à destination du grand public, ou encore du partage d’expertise auprès de structure relais. Une démarche territoriale destinée à partager et promouvoir les actions de prévention santé très largement, et donc maximiser vos chances de bien vieillir.

Sport et santé : Pratiquer du sport en toute sécurité

Dans l’objectif d’entretenir sa santé, les activités physiques peuvent se pratiquer à tout moment de la journée, tout au long de l’année pour en faire une habitude de vie. Il s’agit principalement d’un comportement actif. L’importance réside dans la régularité et la dépense quotidienne au regard de la balance énergétique.

Les activités physiques regroupent les activités physiques quotidiennes : les déplacements actifs (marcher, faire du vélo, prendre les escaliers…), les activités domestiques (faire le ménage, bricoler, jardiner…) ou les activités professionnelles quand il s’agit d’un travail physique.

Cela regroupe aussi les activités sportives selon des niveaux variables : la pratique de sport ou de loisirs, individuels ou collectifs, la pratique de sport adapté, en club, à l’école ou en compétition.

A chacun son rythme et son intensité

L’activité physique ou sportive peut se pratiquer sur différentes durées, fréquences et intensités. L’intensité se caractérise par des repères simples à observer : intensité légère (la respiration est presque normale, la conversation est possible, le cœur n’est pas accéléré), intensité modérée (la respiration et les battements de cœur sont accélérés mais il y a peu d’essoufflement), et intensité élevée (la respiration et les battements de cœurs sont accélérés, la conversation est difficile).

A l’inverse, l’inactivité physique est définie comme la pratique insuffisante d’activité physique d’intensité modérée ou élevée, selon un seuil recommandé. Les seuils sont définis par l’OMS, soit 30 minutes d’activité à intensité modérée au minimum 5 fois par semaine pour les adultes, et une heure par jour pour les enfants et adolescents. De même, la sédentarité est définie comme une situation d’éveil caractérisée par une dépense énergétique faible (inférieure à 1,6 MET1) en position assise ou allongée. Une inactivité physique avec ses effets propre sur la santé.

Prévention : Pratiquer le sport en toute sécurité

La pratique du sport doit être encadrée et faire l’objet de prévention des risques. Faire attention à sa santé, respecter certaines consignes simples et de bon sens lorsque l’on fait du sport, surveiller les signaux anormaux et ne pas hésiter à aller consulter son médecin traitant.

A ce titre et dans le cadre du Plan national Sport Santé Bien-être, la loi de modernisation de notre système de santé a introduit, depuis 2016, la possibilité pour le médecin traitant, de prescrire une activité physique adaptée aux patients atteints d’une Affection de Longue Durée (ALD), dans le cadre du parcours de soins. On peut ainsi parler de sport sur ordonnance.

Les accidents cardiaques survenant lors de la pratique sportive ne sont pas rares. Ils constituent la majeure partie des accidents sportifs graves, responsables de 1200 à 1500 cas par an de mort subite (non traumatique) sur notre territoire.

Sportif de haut niveau, joggeur du dimanche ou cycliste sénior… tous les pratiquants sont concernés pour faire du sport en toute sécurité !

Il est important de connaître les gestes simples en cas d’alerte pendant ou après l’effort : douleur dans la poitrine, essoufflement anormal, palpitation cardiaque survenant à l’effort ou juste après l’effort, malaise… et signaler à son médecin toute alerte.

En terme préventif, il est important de préparer et entretenir son corps à la pratique sportive. Avant, pendant ou après l’effort, certains mauvais réflexes peuvent provoquer des troubles musculo-squelettiques. Les personnes sont encouragées à commencer lentement, en augmentant progressivement jusqu’à atteindre le niveau d’activité physique recommandé ou plus, avoir un équipement adapté à sa pratique, bien manger et bien s’hydrater (avant, pendant et après), respecter un échauffement avant chaque séance, et étirements après, voire intégrer des pauses et se ravitailler pendant la pratique si nécessaire.

Thématiques de recherche

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